C’est difficile quand on est pris dans cet élan infernal de la vitesse, de la productivité, de la consommation….
Comment comprendre, ressentir, voir et VIVRE ce qu’est vraiment la vie si on ne fait que courir dans le moule établi de l’inconscient collectif. Les masses prennent rarement la meilleure voie, car elles empruntent toujours celle motivés par les peurs quelles qu’elles soit. Nous trouvons que la vie et le temps passe de plus en plus vite, que les choses et les évènements dans les 100 dernières années se sont accélérées à un rythme incomparable. Et bien c’est vrai. Sans vouloir vivre comme il y a 100 ans, qu’y avait-il de sain que l’on a perdu au fil du temps et que l’on gagnerait d’abord individuellement puis collectivement à retrouver? Serait il possible que les gens trouvaient davantage leur bonheur dans le fait d’être en relation avec leur famille et leurs amis que dans l’avoir? Se pourrait-il qu’il y avait moins de distraction et qu’ils vivaient dans un rythme de vie plus lent? Se pourrait-il qu’ils étaient moins citadins et plus près de la nature? Se pourrait-il qu’ils cultivaient moins une image qu’une recherche de simplicité?
C’est là la perversion de la vitesse sur le temps que l’on a permis en voulant AVOIR toujours plus et en désirant de moins en moins ÊTRE. En cultivant une image et en la croyant vraie. Par conséquent, nous nous imposons toujours plus de travail, de projets, de comparaison, de besoins, de “life standing” et nos enfants sont avec nous dans ce courant qui tue la richesse de la vie à petit feux. Ils ont les sports, les entraînements, les performances académiques, l’image à cultiver , les voyages en familles toujours plus beaux que ceux des copains d’école. Ils subissent le contre coup et apprennent à répéter cette roue de la fausseté de l’être, ces jeux de l’ego. Nous transmettons nos blessures et nos distorsions aux générations que nous mettons au monde. Courons, courons car ça nous empêche de penser et de voir vraiment. Ca nous évite de sentir la culpabilité qui nous ronge, elle est si profonde qu’on a même l’impression qu’elle n’y est pas. Cependant, ce n’est pas parce que l’on la fuit et qu’on ne la ressent pas, qu’elle ne nous commande pas inconsciemment. S’arrêter pour nous permettre enfin d’avancer en soi c’est crucial pour permettre un changement durable et sain dans le monde.
Ce cercle vicieux nous empêche de penser avec le coeur, de ressentir la pulsion d’amour en nous, de voir également où intérieurement nous sommes meurtris et comment s’en guérir. Mis à part les questions de budgets, de loisirs, de responsabilités, la majorité de questionnements que l’on se fait sont à l’opposé des questions essentielles à l’évolution. Est ce qu’on se pose souvent la question à savoir pourquoi je réagis de la sorte lorsque cette personne m’interpelle ainsi? Pourquoi est ce que je ressens le besoin de juger les décisions d’autrui? Est ce que je suis vraiment heureux et épanoui dans mon coeur? Est ce que j’entre vraiment en relation avec les gens lorsque je parle de consommation matérielle, pourquoi je ne parle pas davantage de ce que je vis et qui m’habite vraiment? De quel monde je rêve et comment je pourrais y contribuer?
Le seul domaine qui avance dans la productivité égotique de l’avoir c’est l’accumulation de nos biens, de nos titres, des façades au profit de la pétrification de nos coeurs. En nous, qu’est ce qui progresse? Où sont nos désirs de devenir meilleurs? Où sont les questionnements et la curiosité du vrai sens de la vie? Où sont les moments quotidiens qui servent à cultiver la gratitude envers la source même de notre âme? D’ailleurs elle vient d’où cette âme? Comment puis-je être meilleur envers moi-même et les autres? Comment apprendre véritablement à m’aimer? Pourquoi ce désir de jugement et de critique est si fort? Pourquoi je porte ces masques? Comment m’en libérer? Comment me libérer de ce qui m’oppresse et me rend misérable?
C’est dans le silence, que notre âme, notre essence même de lumière nous donne les réponses à nos questionnements sincères pourvus que nous les lui demandions. Qui a vraiment un moment de silence plus long que de 30 minutes dans sa journée et qui l’emploi dans cet objectif? Plus souvent qu’autrement, quand l’occasion se présente de pouvoir descendre dans les profondeurs sous les masques, nous ouvrons la télévision et nous nous hypnotisons devant cette boîte qui nourrit le mal humain dans la psyché et bien plus loin encore. Ou bien nous allons surfer sur le fake du monde virtuel et nous oublions quelques instants à quel point nous sommes faux en vérité. Ce mal rebondit très vite cependant, car il ne manque pas de nous faire sentir les états dépressifs du “je veux ceci” ou “ils ont été là moi aussi je veux y aller”, “j’ai besoin de cela”, “hey regarde le massacre de ce gars dans ce vidéo”.
C’est notre nourriture. De quoi à l’air l’humanité en ce moment? De quoi avons nous l’air?
Pour gagner la lumière il faut obligatoirement descendre dans les ombres avec humilité et honnêteté. Il est temps maintenant de ralentir et de se poser pour apprendre à ressentir le vrai sens de la vie, de nos vies. Épurons nos vies afin d’aménager du temps à notre être et de pouvoir s’élever. Le bonheur il est en soi et pas à l’extérieur de soi, mais il faut écouter et vouloir l’atteindre. Rien n’arrive sans effort pas même la lumière et si vous croyez le contraire alors vous vous fuyez encore. La discipline mène à la liberté et il ne peut en être autrement. Cessons d’avoir peur de nous-même et de se fuir par la distraction.
J’écris ces lignes et je l’écris au nous car je ne suis pas différente du reste des autres humains. J’ai moi aussi couru, j’ai moi aussi voulu posséder et penser que mon bonheur y était. J’ai fait des pieds et des mains pour booker mon agenda afin de n’avoir aucun temps libres pour me nourrir intérieurement et me poser les vraies questions. Jusqu’au jour où j’ai décidé de devenir une meilleure personne et que j’ai sentie que la solitude allait m’apporter beaucoup. J’aurais aimé lire un texte comme celui-là dans mes années de distractions, je ne sais pas si cela aurais fait une différence dans mon parcours mais en tout cas il n’aurait certainement pas nui.
La plupart du temps les gens changent quand ils n’ont plus le choix ou quand ils deviennent si inconfortables dans leur situation ou dans leur être que c’est le choix le plus facile. J’aimerais dire aussi à tout ceux qui pensent qu’ils sont bien que ce bien n’est rien en comparaison de la légèreté, de la joie qu’apporte un coeur libre. Nous ne savons vraiment ce qu’est aimer tant que nous ne sommes pas disposé à pleinement le recevoir cet amour. Nous ne savons pas vraiment ce qu’est que d’être habité et béni par l’amour sans condition tant que nous ne balayons pas les murs et carcans de nos coeurs érigés par notre enfant intérieur blessé.
Faite confiance au processus et à l’intelligence de votre intuition quand vous vous avancez sur cette voie, il n’y a pas de recette toute faite, mais il y a des clés qui rejoignent la majorité des voies comme , s’accorder des temps de solitude sans distraction quotidiennement, la volonté de grandir et de voir vraiment vos ombres, développer votre foi et votre gratitude, choisir judicieusement de quoi vous nourrissez votre psyché et vos relations, ouvrir votre esprit et mettre en doute vos croyances, voir votre responsabilité en TOUT ce qui est dans votre vie, puis plus que tout apprendre à vous aimer et à vous pardonner.
Avec tout mon amour,
Valérie
Crédit photo Valérie Moreau, Mont Cook, Nouvelle-Zélande
Écrit le 27 janvier 2019
dans la rubrique Sans détour